Cette soif de Dieu m’a bouleversée

Cette année, comme toutes les années, j’attends avec impatience la veillée pascale prévue ce samedi. C’est un jour de fête pour tous les chrétiens, mais également un très grand moment de joie pour moi car c’est le jour où Alexandre, le catéchumène que j’accompagne, recevra (enfin) les sacrements du baptême, de la communion et de la confirmation. 

J’ai beaucoup de bonheur quand je me remémore tout ce qui s’est passé depuis notre première rencontre: les temps de prière et de discussion, les instants de partages et d’échanges avec lui et l’équipe de catéchuménat, et tout le cheminement intérieur dans ma vie personnelle.

J’ai intégré l’équipe de catéchuménat il y a quelques années, suite à ma venue à une journée portes ouvertes de la paroisse. Je souhaitais donner un peu de mon temps pour l’Eglise mais je ne savais ni comment faire ni quoi proposer. Le Père Etienne m’avait alors conseillé de rencontrer Gwladys, la responsable de l’équipe. Cette rencontre m’a éclairée sur ce que je voulais faire et comment je pouvais accompagner. J’ai ensuite suivi une formation au sein du diocèse et j’ai tout de suite été impressionnée par toutes les personnes que j’ai rencontrées, qui témoignaient de leur amour de Dieu et de leur envie de transmission et de partage. Cela m’a donné encore plus envie de m’investir moi aussi. 

Quand Gwladys m’a proposé d’accompagner Alexandre, j’ai tout de suite dit oui, car j’étais dans l’attente d’une nouvelle personne à accompagner depuis un certain temps. Après l’avoir rencontré, j’ai refait le point et j’ai confirmé mon engagement pour l’accompagner. En effet, il faut savoir que c’est une proposition et elle s’applique aussi au catéchumène. Chacun doit se sentir libre de poursuivre le parcours, à la fois l’accompagnant et l’accompagné, et cela à tout moment. 

Lors de cette première rencontre et lors des suivantes, j’ai beaucoup écouté Alexandre et j’ai été saisie par son envie de connaître Dieu, pas comme un besoin de connaissances ou de savoir, mais plutôt comme une envie de vivre Dieu, de le ressentir, et d’être au plus près de Lui. Cette soif de Dieu m’a bouleversée et me bouleverse encore aujourd’hui, car elle remet en question ma façon de vivre ma foi. Est-ce que je ressens aussi cette soif de Dieu ? Est-ce que moi aussi je me mets en chemin pour connaître Dieu ? C’est ainsi qu’après chaque rencontre, après chaque lecture, chaque temps de prière ou de discussion avec Alexandre, j’en suis ressortie stimulée, « reboostée » dans ma foi et surtout pleine de joie d’avoir la chance de vivre cet accompagnement.

Il y a bien sûr eu des moments de doute, de remise en question sur ma façon d’accompagner. Par exemple, j’avais parfois du mal à me libérer pour nos rencontres compte tenu de ma vie professionnelle, familiale et de toutes les activités que je mène en parallèle. J’ai aussi eu des difficultés au moment du confinement car il était devenu impossible de se voir en présentiel et j’avais peur de ne pas réussir à maintenir le lien avec la distance. Mais à chaque fois que je me suis retrouvée en difficulté, j’ai toujours sentie que je n’étais pas seule et que quoi que je fasse, j’étais accompagnée par l’Esprit Saint et, grâce à la prière, je me sentais guidée.

Enfin, quand on m’a demandé de faire ce témoignage, j’ai pensé que je n’étais pas la bonne personne car c’est surtout Alexandre qui a vécu une transformation au cours de son parcours de catéchumène. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait grand-chose personnellement. J’ai surtout été le témoin de l’action de l’Esprit Saint dans sa vie, mais aussi dans la mienne, et je ressens cet accompagnement comme une grâce que Dieu m’a donnée.

Pour conclure, je pense à tous ceux qui vont recevoir le baptême en cette veillée pascale sur notre paroisse (Alexandre, Maxime, Chelsea, Sofia et Harold) mais aussi à leurs familles, et à tous les autres catéchumènes en chemin en France et dans le monde. Je pense aussi à toutes les équipes qui les accompagnent, et à toute l’Eglise présente pour les guider. 

Que la grâce de Dieu nous accompagne dans nos vies afin que nous soyons tous des témoins de sa présence et de son amour !

Hendy Abdoul-Dechelotte

Eugène Burnand
Les disciples Pierre et Jean courant au Sépulcre le matin de la Résurrection, 1898
Photo (C) Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt