Les 12 apôtres (d’après Benoît XVI) : JEAN
Jean, fils de Zébédée, est le frère de Jacques le Majeur. Son prénom, typiquement juif, signifie : « Dieu fait grâce ». Il réparait les filets de pêche avec son frère quand le Seigneur l’a appelé. Il fait partie avec son frère Jacques et Pierre des apôtres privilégiés que Jésus rend témoins de certains épisodes de sa vie : Transfiguration, Agonie …
Peu avant la Pâque, c’est à Pierre et Jean que Jésus demande de préparer la salle du Cénacle pour le dernier repas de la Cène où Jésus institue l’Eucharistie. Quand Jean et son frère Jacques veulent siéger aux côtés de Jésus dans son Royaume, Jésus leur prédit mystérieusement le martyre et précise juste après qu’il « n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20,28). Il est probable que, dans son Evangile, Jean se désigne souvent lui-même quand il emploie l’expression : « le disciple que Jésus aimait » …
Après la Résurrection, Jean retourne à son travail de pêcheur sur le lac de Galilée. Lors de la pêche miraculeuse, c’est lui qui reconnaît en 1° le Seigneur… Dans les Actes des Apôtres, il est présenté comme très proche de Pierre, avec qui il prie et comparaît devant le Sanhédrin (Ac4).
Traditionnellement, Jean est le disciple qui penche sa tête sur la poitrine de Jésus à la dernière Cène, et qui se tient au pied de la croix avec Marie, où il entend Jésus lui dire : « Voici ta mère ». Au matin de la Résurrection, il court plus vite que Pierre vers le tombeau, mais n’entre pas, laissant Pierre entrer le 1°. Quand lui-même entre, « il vit et il crut », devant ainsi témoin du tombeau vide et de la présence du Ressuscité.
Après la Pentecôte, il aurait longtemps travaillé à Ephèse, y mourant à un âge très avancé, à la fin du 1° siècle. En Orient, il est vénéré comme « Jean le Théologien », ayant le mieux perçu le mystère de Jésus vrai Dieu et vrai homme. C’est pourquoi le symbole qui le représente est l’aigle dont la vue est très perçante. Mais dans ses représentations humaines, Jean est souvent l’apôtre jeune et imberbe.
Le 4° évangile et 3 lettres sont placées sous son nom ; Jean est le seul écrivain du Nouveau Testament à donner directement et simplement l’identité même de Dieu en affirmant : « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16). Loin d’être abstrait, cet amour s’engage : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique (Jn 3,16) et nous invite à aimer de même : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13,34). Dans l’Apocalypse, qui se réfère explicitement à Jean, il dévoile le sens de l’histoire humaine si chahutée, à partir de la mort et de la Résurrection du Christ, présenté comme un agneau immolé, mais debout et vainqueur, seul à pouvoir ouvrir le livre scellé de l’histoire des hommes. C’est pourquoi il invite toute l’Eglise à crier avec confiance : « Amen, viens Seigneur Jésus », qui sont les derniers mots de toute la Bible.
