Au mois de mars a eu lieu le troisième petit-déjeuner de l’équipe Unis par le Christ. Nous avons échangé autour du sujet :“le latin dans l’ordinaire de la messe : pourquoi, comment ? “Autour de la table, les paroissiens présents avaient des avis différents quant à l’utilisation du latin.
Pour certains, le latin permet plus de beauté, c’est une langue à la sonorité agréable tant dans le langage parlé que chanté. Le latin est pour l’une des participantes, un trait d’union avec les générations passées, puisqu’à travers les décennies la prière est portée par les mêmes mots. Pour d’autres, le latin permet de mieux vivre la messe, ces mots ont pour eux une portée plus grande qui permet une plus grande intériorité et enfin pour certains participants cela est rattaché à l’enfance.D’autres membres ont un avis neutre sur la question. S’il ne parle pas couramment le latin, un participant explique comprendre ce qu’il dit durant la messe. Au-delà du latin, il témoigne de belles expériences de fraternité et de prières intérieures à la messe dans des pays où l’on comprend peu ou pas la langue. Une autre participante explique que pour elle, peu importe si l’ordinaire est en français ou en latin, et que l’essentiel est ailleurs « Il n’y a pas que la bouche qui prie, il y a aussi le cœur. »
Plusieurs autres sont quant à eux adeptes du français ; certains par souci des autres, des nouveaux venus (les catéchumènes en particulier), de ceux qui ne comprennent pas et ne parlent pas le latin et qui ont besoin de donner du sens aux mots pour aller plus loin ; d’autres, car ils trouvent les messes plus joyeuses, plus accessibles, plus attrayantes ; d’autres encore, ont le sentiment d’un retour en arrière et s’interrogent sur le positionnement des jeunes, face au retour du latin ; Le comprennent-ils? Y adhèrent-ils ? Trouvent-ils leurs places ?
Une participante, nous a partagé de ne pas aimer le latin. Dans son enfance, il était avant tout un enjeu social au sein de sa paroisse (le latin : la langue des riches, des sachants). Elle lui trouve un côté un peu trop conservateur et rigide d’autant qu’elle ne parle pas cette langue et que ces mots ne la touchent pas. Une autre parle de sa joie de chanter des chants qui ont traversé les siècles, mais souligne que pour elle, le latin a quelque chose de paradoxal : on veut accueillir à la messe comme à un repas où chacun est le bienvenu, mais où pour autant où il est nécessaire d’être initié.
Ce qui ressort également, c’est que bon nombre de participants se réjouissent d’être dans une paroisse pleine de diversités. Deux amis, dont l’avis diverge sur le latin, confient vivre autrement la présence ou l’absence de latin depuis qu’ils vivent la messe ensemble. Tous deux expliquent se réjouir pour l’autre lorsque la langue parlée ne leur correspond pas « C’est un acte d’amour que d’accepter ce qui ne nous convient pas ».
Un membre présent, qui fait également partie de l’équipe d’animation, explique avoir à cœur de trouver un équilibre dans les choix liturgiques, quitte à mettre un peu à mal la cohérence afin que tous les membres de l’assemblée vivent au mieux la messe.
Enfin, le latin est pour plusieurs personnes un moyen dans les grands rassemblements de prier ensemble de façon harmonieuse ; à l’inverse d’autres participants préfèrent entendre prier dans différentes langues, comme au jour de la Pentecôte.
Le 4ème petit-déjeuner a eu lieu le dimanche 11 mai sur le thème : “la présence des enfants à la messe : le service de l’autel (garçons, filles), et la lecture de la Parole.”