Micr’homélie par le Père Courtois

19 Nov 2020

Lc 19,41-44

L’Évangile d’aujourd’hui se situe presque à la fin de la vie de Jésus. Après les Rameaux où il a été acclamé, Jésus fait pourtant un constat terrible sur Jérusalem : « Tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait». C’est le même saint Luc qui a aussi écrit le récit de la Visitation au début de son Évangile. Vous vous souvenez : Marie enceinte de Jésus rend visite à sa cousine Élisabeth enceinte elle aussi de Jean-Baptiste depuis six mois de plus. Et dans cette visite, Jean-Baptiste reconnaît, discerne la venue de Jésus est tressaille d’allégresse. L’Évangile de Luc est donc comme une immense Visitation. Il y a :

– d’une part, au début de la vie de Jésus, une Visitation réussie, reconnue, de Jésus à Jean-Baptiste, dont le fruit est une joie contagieuse : Élisabeth s’écriait : « comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur?»

– d’autre part à la fin de la vie de Jésus, le constat d’une visite non réussie malgré l’apparence du triomphe des Rameaux. Et le fruit de cette non-reconnaissance cause la ruine de Jérusalem  et les larmes de Jésus : « Tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait».

Dans les deux cas, Jésus est venu, mais il n’a pas été accueilli de la même façon. Le mystère de notre liberté, d’accueillir ou non celui qui nous apporte la paix, est grand, et Dieu s’arrête devant la liberté qu’il nous a donnée. Peut-être pouvons-nous faire mémoire aujourd’hui de tous les moments où Dieu nous a visités. Nous discernerons les moments où nous l’avons reconnu et accueilli aux joies durables qui nous restent. Nous discernerons aussi les moments où nous ne l’avons pas reconnu et accueilli à travers des tristesses durables qui subsistent. Seule la vigilance intérieure que donne l’amour permet de ne pas passer à côté des moments où Dieu nous visite !

Père Eric Courtois