La toute récente canonisation de Monseigneur Scalabrini vient nous rappeler, selon les mots du Pape François,  la nécessité de « diffuser la culture de la rencontre sur un pied d’égalité entre les migrants et les habitants du pays d’accueil ».

Ce matin-là, Monseigneur Giovanni Battista Scalabrini, évêque de Plaisance, fut stupéfait de voir, sur le quai de la gare de Milan, une foule de familles italiennes mal habillées et mal nourries, attendant le train qui les emmènerait soit au port de Gênes pour l’Amérique, soit en France, en Belgique ou au Luxembourg, pays où ils espéraient trouver du travail.

Devant son étonnement, on lui signale que cet exode était journalier et que, poussés par le chômage, ces émigrants se comptaient par milliers.

Il décide alors de leur venir en aide et, appuyé par le pape Léon XIII, fonde en 1887 la congrégation des missionnaires de Saint Charles pour les soutenir dans leur foi et les aider à s’intégrer plus facilement dans la société qui les accueille. La congrégation compte aujourd’hui 700 religieux et religieuses (dont 500 prêtres) dans une trentaine de pays. Le recrutement s’est ouvert progressivement à d’autres pays, Brésil, pays africains…

En France, les Scalabriniens ont accompagné toutes les vagues de migration, italienne d’abord, puis portugaise, migrants avec les migrants, considérant que « la migration n’est pas un problème ni une difficulté à résoudre, mais un phénomène à vivre et accompagner. »

 C’est ainsi qu’ils arrivent en 1962 sur les Yvelines et particulièrement à Carrières sur Seine où l’évêque de Versailles, Monseigneur Renard, leur confie la paroisse qui comportait alors 3 lieux de culte  :  l’église  Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame du Réveil-Matin et la chapelle Maria Goretti.  Ils y restent 39 ans, de 1962 à 2000.

Les paroissiens se souviennent, parfois avec émotion, de cette période où nous découvrions la richesse du mélange des cultures.

Parmi les temps forts ayant émaillé cette présence, citons :

* Evénement prémonitoire en 1949, la visite à la communauté italienne de Carrières : Mgr Roncalli, nonce à Paris et futur Pape Jean XXIII

* les retraites de confirmation et sessions à Ecoublay, centre de formation agricole africain, ainsi que la messe « des Peuples » qui réunissait tant de nationalités

* la Messe de Minuit dans une champignonnière de Carrières

* une vigile pascale avec bénédiction de l’eau et procession depuis les bords de Seine jusqu’à l’église St Jean-Baptiste

* l’ordination diaconale de Renato à Notre-Dame du Réveil-Matin, puis le voyage joyeux d’une large délégation paroissiale à Bassano Del Grappa pour son ordination presbytérale

* les communions solennelles avec le Père Pietro dans l’église Saint Jean-Baptiste

* les temps Célébration-Rassemblement dans l’église Notre-Dame du Réveil-Matin, notamment pour Jeudi et Vendredi Saint

* la participation de jeunes de San Nazario logés à Carrières pour le rassemblement de Taizé à Paris et en retour l’accueil d’une famille carrillonne l’été suivant…

* Lors des JMJ de 1997 à Paris, hébergement des jeunes en gymnases et temps de prière conjointement avec Sain- Nicolas

Les paroissiens Carrillons se souviennent avec gratitude des prêtres Scalabriniens qui sont passés : Pères Walter, Italo, Louis, Pietro, Gino, Amerio, Rino, Raphaël, Anselmo, Renato, Miguel, Geraldo, José. Qu’ils soient ici remerciés.

La toute récente canonisation de Monseigneur Scalabrini vient nous rappeler, selon les mots du Pape François,  la nécessité de « diffuser la culture de la rencontre sur un pied d’égalité entre les migrants et les habitants du pays d’accueil ».