Le don d’intelligence permet de comprendre les choses, et le lien entre les différents évènements et le projet de Dieu. Quand Jésus marche avec les disciples d’Emmaüs, ceux-ci lui racontent tout ce qui est arrivé à Jérusalem pendant les jours de la Passion, ils rapportent même la découverte du tombeau vide par les femmes à la Résurrection, mais avouent en définitive leur déception : « Et nous qui espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël » (Ac 24,21). Jésus leur dit alors : « O coeurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les prophètes. Ne fallait-il pas que le Messie souffrit ainsi pour entrer dans sa gloire ? » Et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait (Ac 24, 25-27).

Le don d’intelligence aide donc à mieux comprendre de l’intérieur la Parole de Dieu, ses commandements, le sens de la liturgie et des sacrements, à mieux comprendre le mystère de l’action de Dieu dans le monde. « Etre en bonne intelligence » avec Dieu, c’est comprendre les situations, les choses et les personnes de l’intérieur, comme Dieu les comprend.

L’obstacle à ce don d’intelligence est d’être superficiel, d’être dans l’activisme et l’agitation. C’est le fait d’être toujours dans la réactivité et le manque de réflexion.

Un moyen pour recevoir ce don d’intelligence réside encore dans le fait de prendre son temps avant de prendre une décision importante. Ce n’est pas d’abord le recueillement qui compte mais le fait de laisser se décanter les choses pour voir plus clairement les implications, les tenants et aboutissants d’un choix qu’on doit poser ou non. Une eau agitée n’a aucune transparence ; une eau calme laisse voir le fond de la rivière. Nous aussi, il faut essayer de voir le fond des choses. Pour la mise en pratique, le proverbe « Une nuit, une messe » est très utile. Devant une situation compliquée, ne pas se précipiter, mais laisser passer une nuit (« la nuit porte conseil » dit déjà la sagesse populaire) et « une messe » signifie : prendre un temps pour poser devant Dieu la question, la situation qui m’embarrasse. Evidemment, cela peut se vivre dans l’ordre : une messe, une nuit. Et parfois, la décision prise est en fait assez éloignée de celle que nous aurions prise sur le champ.

Un exemple biblique : Le festin de Balthazar (Daniel 5, 1-30)

Daniel observe très fidèlement les commandements du Seigneur, même s’il est dans l’environnement assez défavorable de la cour du roi de Babylone. Un jour, un évènement imprévu et inexplicable se produit au palais : alors que lors d’un grand banquet, le roi et ses invités boivent dans les ustensibles d’or rapportés du temple de Jérusalem, une main surgie de nulle part écrit des mots mystérieux sur un mur du palais. Personne ne comprend, mais Daniel en qui réside «lumière, intelligence et sagesse extraordinaire » déchiffre et interprète ces mots, et les transmet en toute fidélité, même si le message est défavorable, puisqu’il annonce la mort de ce roi. Le don d’intelligence a permis à Daniel de percevoir que le comportement très incorrect du roi Balthazar avait eu comme conséquence le jugement et la fin de son règne.

Chantez cette semaine un chant à l’Esprit Saint : Viens Esprit Saint !

Père Eric Courtois

Vitrail Bethanie - Pentecôte détail 2 - Paroisse HouillesCarrières
Vitrail Bethanie – Pentecôte détail 2 – Paroisse HouillesCarrières