LE DON DE PIETE (7/7)
Le don de piété est une confiance filiale, c’est-à-dire à la fois très simple, spontanée et concrète envers Dieu-Père. En découvrant que la paternité de Dieu est unique, on ne peut qu’avoir une affection filiale envers Lui, une confiance à toute épreuve, une spontanéité sans calcul, un élan franc vers Dieu. St Paul écrit : « Vous avez reçu l’Esprit des fils et des filles de Dieu qui vous fait crier : Abba, Père » (Rm 8, 15). C’est effectivement dans la prière qu’on peut ressentir cet élan qui nous pousse à nous confier à Dieu comme un élan d’amour et de confiance pousse un enfant dans les bras de son père. Toute la prière de Jésus est remplie de cet élan : « Notre Père » … Cela a comme conséquence que, dans nos relations concrètes avec les autres, ce don nous confère la délicatesse dans la charité fraternelle. On peut remarquer que les dons de crainte et de piété se complètent et s’équilibrent. Avec le seul don de crainte, nous pourrions nous sentir écrasés par la grandeur de Dieu, mais avec le seul don de piété, nous pourrions être trop familiers, nous comporter en enfants gâtés avec Dieu. Avec Dieu comme dans nos relations humaines, nous devons toujours garder les deux dimensions : respect et confiance.
L’obstacle à ce don de piété est de prendre Dieu soit comme un quelconque copain, soit comme un gendarme. La 1° conception n’incite ni au respect, ni au progrès. La 2° conception peut être très paralysante. Or même quand Jésus vit la dernière et plus terrible des épreuves, celle de la croix, même s’il crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46), il continue tout de même à faire confiance : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23,46).
Un moyen pour recevoir ce don est de fréquenter l’Ecriture assidument. Ne pas d’abord revenir sur ses propres histoires et souvenirs. Car Dieu est Père d’une paternité absolument incomparable, dont les meilleurs pères de la terre n’ont pu donner qu’une image approchée, et dont les moins bons pères ont brouillé l’image, parfois complètement. Dans l’Ecriture , Jésus nous révèle parfaitement le vrai visage de Dieu : « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler » (Luc 10, 22). Les psaumes aussi, récités par Jésus, nous font souvent goûter quelque chose de cet élan d’un coeur filial.
Un exemple biblique :La guérison du serviteur d’un centurion (Luc 7,1-10)
Un centurion, officier d’une armée étrangère occupante, a un serviteur malade. Ayant appris la bonté de Jésus pour tous, et rempli d’inquiétude, il va trouver Jésus, qui devrait être politiquement et militairement son ennemi, et lui fait demander par des inermédiaires la guérison de ce serviteur. Il manifeste ainsi une confiance sans bornes envers Jésus, sa bonté et sa puissance. Plus tard, avant que Jésus soit parvenu dans la maison du centurion, celui-ci ajoute à la confiance un immense respect, tellement grand que nous en reprenons les termes à notre compte dans la liturgie : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri » (Lc 7, 6-7).
Chantez cette semaine un chant à l’Esprit Saint : Viens Esprit Saint !
