La semaine dernière, avec des frères diacres, je lisais le passage d’Évangile où une pauvre veuve met ses deux piécettes dans le trésor du Temple.
L’un des diacres, engagé au service des personnes de la rue, nous raconte ce qui lui est arrivé : un monsieur, bien connu des bénévoles et des services sociaux, et sans domicile fixe, s’avance vers lui, lui tend un sac et dit : « Prenez, c’est ma quête d’aujourd’hui. Je suis sûr que quelqu’un en aura plus besoin que moi. »
Dans le geste posé par ce monsieur, il y a comme un parfum d’Évangile.
Étonnamment, cette attitude m’a fait penser au Jubilé proposé par le pape François et qu’il a intitulé « L’espérance ne déçoit pas ».
Il nous dit : « L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. ». Et il poursuit en disant : « L’espérance chrétienne, en effet, ne trompe ni ne déçoit parce qu’elle est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu. »
Ce jubilé qui arrive, j’ai envie de le comparer à une fête où tout le monde serait invité. À un repas, un très grand repas, où pas un seul ne serait oublié, où tous seraient invités, tous sans aucune exception. Parce que s’il en manquait un seul, eh bien ce ne serait pas pour tout le monde !
Cette espérance va se donner à voir avec l’aventure paroissiale Hiver Solidaire que nous allons vivre bientôt, tous ensemble et chacun à sa mesure.
Le 1er novembre, lors de la visite à nos défunts dans les cimetières, l’espérance a pu se manifester par une parole, un geste, un sourire, une larme, une main accueillie dans une autre main.
Le 10 novembre, l’Espérance s’est invitée aussi dans l’église Saint-Nicolas pour la célébration de l’Armistice de 1918. Autour des paroissiens habituels, elle a réuni des Protestants, des Baptistes et des anciens combattants, et la prière pour la Paix a guidé les chants et la prédication. En ces temps de conflits, de guerre et d’incertitude pour tous, c’est cette petite flamme qui nous entraine à persévérer et à rechercher la paix dans nos vies quotidiennes.
Dans un de ses textes, Charles Péguy fait dire à Dieu : « Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. Cette petite fille espérance, c’est elle qui fait marcher tout le monde. C’est elle qui entraine la foi et la charité. »
Dimanche 17 novembre, Journée nationale du Secours Catholique, sera également la Journée Mondiale des Pauvres. Les célébrations dominicales auront cette couleur, la couleur de l’attention au plus petit, de celui et de celle que nous ne voyons pas et qui pourtant fait partie de nos communautés chrétiennes. Ils ne sont ni transparents, ni là par habitude. Ils demeurent des frères et des sœurs avec qui nous sommes invités – comme avec les autres membres – à partager et à accueillir les situations diverses, à avoir une attention à l’autre : « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance. » (1 Co 12, 26)
L’espérance de vivre « Unis par Jésus-Christ, attentifs à tous », nous convoque. Le 24 novembre, l’équipe « Unis par le Christ » proposera un temps d’échange ouvert à tous sur ce qui nous attire et nous nourrit à la messe. Ce sera à 9h30 à Béthanie, avant la messe de 11h.
L’espérance nous entraine à voir et à accueillir dans notre vie quotidienne les signes de l’amour de Dieu pour chacune de ses créatures. C’est pourquoi elle ne déçoit pas.
Que ce soit au sein de notre communauté, ou à l’extérieur, prenons le temps de la rencontre, risquons le temps de la fraternité, osons le temps de l’espérance !
Michel Berdah, diacre