Edito de Patrick Claudet, diacre

 Espérer contre toute espérance

Le temps de Noel s’achève avec le baptême du Seigneur. Le temps ordinaire débute, marqué en liturgie par la couleur verte, couleur de l’espérance. Et ça tombe bien car marqués par la crise sanitaire, nous avons bien besoin d’espérer contre toute espérance, comme nous y invite Saint Paul dans la lettre aux Romains (4,18). Mais que pouvons-nous espérer en ce début d’année : que ce soit la fin de l’épidémie et que tout revienne comme avant ? Bien sûr, surmonter la crise sanitaire est notre souhait à tous mais nos motifs d’espérance vont bien plus loin. Trois points majeurs sont préoccupants : les difficultés pour  vivre ensemble dans la société, les atteintes à l’environnement, et les dérives liées aux techno et bio sciences.

Vivre ensemble dans la société

Chaque jour nous donne l’impression d’une montée des communautarismes. Nous sommes restés longtemps avec la conviction qu’il existait un consensus autour du bien commun, des droits de l’homme, que ce consensus pouvait être le fondement du vivre ensemble. Force est de constater que ce n’est pas le cas et qu’il n’existe plus de valeurs universelles autour desquelles rassembler tous les citoyens. Comment nous chrétiens, pouvons-nous réagir face à ce défi ? En sortant de nous-mêmes, en allant vers l’autre, en écoutant ce qu’il a à nous dire, en particulier le plus pauvre, l’exclu, le migrant. Sans juger mais en prenant le temps de la méditation pour comprendre le fondement des comportements et des motivations qui nous sont étrangères.

Écoutons le pape François : « La sortie de soi vers le frère qui constitue la fraternité est le mouvement de fond spirituel, porté par l’Esprit, qui en réponse au don absolument gratuit de Dieu, non seulement détermine de manière essentielle l’Église et les disciples missionnaires mais forme aussi le noyau de tout comportement humain digne de ce nom.»

Espérer contre toute espérance : par l’écoute bienveillante de tous nos frères et soeurs sans exception, nous pouvons contribuer à ressouder le ” vivre ensemble “.

Espérer contre toute espérance en donnant confiance dans l’avenir à nos enfants dans nos familles, dans nos mouvements de jeunes, leur montrer que la fraternité a de l’avenir.

Les atteintes à l’environnement

Le pape François insiste sur la pluralité des relations qui nous structurent. La préservation de la création qui nous est confiée est indissociable de la relation avec nos frères d’aujourd’hui et de demain : nous leur devons de leur laisser une terre habitable, aussi agréable à vivre que nous l’avons trouvée. La recherche du profit sans limite, l’exploitation acharnée des ressources naturelles, la pollution qui met en danger notre santé sont autant de maux qui mettent aussi en péril le vivre ensemble.

Espérer contre toute espérance, en agissant à notre niveau par des initiatives comme «Eglise verte», en rejoignant les groupes qui existent sur la paroisse pour réfléchir sur la préservation de l’environnement.   

Les dérives liées aux techno et bio sciences

Elles visent à modifier les méthodes de conception naturelle des êtres humains, à conduire des recherches sur des embryons humains, à chercher à dépasser notre condition humaine.

Espérons contre toute espérance que nos chercheurs retrouveront l’humilité que Jésus nous a montré par son incarnation dans une étable. Espérons contre toute espérance que les enfants continueront à naître de l’amour de deux être humains.

Bonne année à tous dans l’espérance et la confiance ! L’espérance ultime, qui transcende tout, c’est notre espérance en la résurrection, gardons la toujours présente dans les moments de joie et dans les moments de galère.

Patrick Claudet, diacre