En 2005, le Père Olivier est venu me voir à la sacristie après une messe et il m’a dit : « J’ai besoin de toi pour accueillir les familles en deuil : accepterais-tu de rejoindre l’équipe ? Voilà ce que je te propose…»

Il avait été bien inspiré de me poser cette question. Ma famille avait reçu tellement de grâces à l’occasion du départ, ô combien douloureux, de « maman », puis de celui de « papa », quelques années auparavant !

J’avais quant à moi déjà approché la mort lors d’un grave accident de montagne le 16 août 1986. J’avais enfin vécu « une conversion » à Lourdes neuf mois plus tard…

De fait j’étais « disponible », « prêt à témoigner de mon espérance » : j’ai tout de suite dit « oui » ! A peine rentré chez moi, je me suis dit : « mais qu’est-ce que tu as fait là, tu ne te rends pas compte… ! »

Le Père Olivier m’a fait faire « un accueil en double » avec Antoine (dont j’ai animé les obsèques quelques années plus tard), puis il m’a intégré dans l’équipe… Ensuite, comme m’a dit un jour le Père Denis, « c’est le Seigneur qui a tout fait ou presque » : il m’a fortifié par la prière, il a enrichi mon expérience, il m’a confronté progressivement à des difficultés croissantes, il m’a donné de vivre ses grâces et de recevoir des paroles émouvantes de remerciement des familles…

Aujourd’hui encore « il m’arrive de frémir à l’annonce d’un deuil », mais je sais que je ne suis pas seul : Le Seigneur est notre roc, notre citadelle ; il est le 1erressuscité d’entre les morts qui ne nous abandonnera pas aux ténèbres ! 

Alors, je relis la prière qu’il m’a inspirée, et je repars…

 Etienne Cazenave